les guerres de religion

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Le 1 septembre 1569, les calvinistes prennent Tarbes, s'ensuit le pillage de la ville ,incendie de la cathédrale, en partant de Tarbes ils s'en vont bruler Vic, Caixon,Villepinte, sauveterre, Auriébat, Maubourguet, Estirac, Villefranche (Villefranque), Plaisance, Galiax, Préchac, Belloc, Baulat, Labatut rivière, Montus, Castelnau Riviére basse, Cannet, Caussade, Saint Lanne et le prieuré de Madiran. Le 24 août 1572, le massacre de la Saint Barthélémy rallume la lutte, destruction de l'abbaye de St Sever de Rustan.

Même époque, Bernard de Podenas 2 ieme fils de Guillaume gouverneur de Riscle, était en 1580 homme d'armes dans la compagnie de M de Montalmat sénéchal de Béarn implacable chef calviniste .Catherine soeur d'Henri IV, qui tint les états du Béarn pendant que son frére allait guerroyer confia à Bernard de Podenas, le 25 septembre 1595, le commandement de la châtellenie de Castelnau en Riviére Basse. Le duc de la force, à l'occasion de l'assassinat du roi, lui prescrivit de veiller, de concert avec les jurats à la sureté de la ville. Bernard de Podenas le corps balafré de nombreuses cicatrices succomba, par suite de leurs réouvertures vers 1624.(Sources archives du séminaire d'Auch).Jean de Podenas autre fils de Guillaume, fut maintenu dans la charge paternelle par la confiance de Catherine soeur de roi Henri IV, duchesse d'Albret, comtesse d'Armagnac et de Rodez. Elle lui recommanda dans une lettre du 1 septembre 1592, de compléter la fortification de la citadelle de Riscle ,commencée par son pére. Jean fut un des membres les plus influents dans les réunions de la noblesse d'Armagnac et de Fezensac,qui eurent lieu le 3 août 1611 et le 20 juillet 1612. Il fut délégué par la ville soumise à son autorité auprés de Louis XIII (4 novembre 1612) et député par la province de Guienne à l'assemblée des notables de Rouen.

 

Bernard de Podenas fils de Guillaume et frére de Jean, gouverneur de Riscle, était en 1580 homme d'armes dans la compagnie de M R de Montalmat chef calviniste,Catherine de Bourbon (1)soeur du roi Henri IV  pour remplacer le capitaine Jean de Nabonne décédé confia à Bernard de Podenas le 25 septembre 1595 le commandement de la châtellenie de Castelnau celui-ci est décèdé vers 1621. Il avait épousé en premières noces le 26 septembre 1593 Suzanne de Nabonne fille de feu Jean de Nabonne ancien capitaine de la châtellenie de Castelnau-Rivière-Basse et de Catherine d'Argelonge et en secondes noces vers 1598 Marguerite de Monlezun.

Acte notarié passé le 7 septembre 1615, noble Bernard de Podenas confesse d'avoir reçu de noble Jean de Podenas gouverneur de la ville de Riscle son frère la somme de 400 livres concenant la légitime  que feu noble Guillaume de podenas lui avait légué.

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Le 29 mai 1610, le marquis de La Force écrit aux consuls et jurats de Castelnau de Rivière Basse, et leur mande de reconnaître le sieur de Podenas pour commandeur en la châtellenie dudit Castelnau en conséquences des provisions de feue la princesse sœur unique du roi. Signé ; Caumont, contredit du sieur de Casel, conclusions du procureur du roi et ouï le rapport du sieur de Lartigue conseiller du roi. 

(1) Catherine de Bourbon née à Paris en 1559 morte en 1604, fille d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret (2), reine de Navarre.

(2) Jeanne d'Albret est fille d' Henri II de Navarre et de Marguerite d'Angoulème  soeur de François 1er. Marguerite d'Angouleme serait morte en 1549 à Odos prés de Tarbes (65).

Pendant ces guerres de religion, la ville de Castelnau  fut transformée en citadelle fortifiée. les huguenots tiennent la ville. L’église fut réquisitionnée, le clocher servit de tour de guet, les murs de l’église sont percés de meurtrières ( on tire à l'arquebuse).  

 Extrait du registre du parlement concernant la révocation de l'édit de Nantes, reçu à Lectoure.

Veut l'édit du roy donné à Fontainebleau, le présent mois d'octobre 1685, signé Louis, scellé du grand sceau de cire verte et couvert de soie verte et rouge par lequel sa majesté supprime et révoque l'édit de Nantes du mois d'avril 1598, les articles dudit édit du moy de may 1629 et tout autres donnés en conséquences et en faveur de ceux de la religion prétendue réformée et ordonne que tous les remparts du royaume seront incessamment démolis.

 Attestation de Mr de Monluc sur les ravages de Montgomméry

Blaise, sieur de Monluc, maréchal de France, à tous que ces présentes verront et qu'il appartiendra,salut certifions et attestons par ces présentes ,que par plusieurs et diverses années passées, nous avons su,vu et entendu en la comté et diocèse de Bigorre ,avoir plusieurs églises,tant cathédrales,que collégiales abbatiales,priorales et monastérales de divers ordres, présentement l'église et cathédrale de Tarbes,maison épiscopale ,siège du chapitre,chanoines et prébendés, église collégiale de St Jean,monastères, tant des Carmes, que des Cordeliers,le monastère de l' Escaladieu de l'ordre de St Bernard,l'église abbatiale de St Pé de Géneres,l'église abbatiale de st Sever de Rustan, l'église abbatiale de Tasque, les prieurés de Saint Lezer,de Madiran et de Bénac,avec leur monastère,ensemble les églises archipresbytérales de Tournay,Campistrous, Cieutat, Chelle Debat,Orleix,Andrest,Caixon, Monfaucon, Castelnau Rivière basse, Montaner, Pontacq, les Angles et Ibos, et plusieurs autres églises paroissiales, les maisons des ecclésiastiques, lesquelles ont été brulées et pillées tant au passage, que firent le comte de Montgomméri,que les vicomtes en l'an 1569 au mois d'août allant vers Navarrenx au secours de leur parti contre le camp du roi,qui était là devant qu'au retour et aprés avoir levé le siège et fait assiéger prendre et piller la ville et château de Lourdes ensemble la dite ville de Tarbes,villes d' Ibos et Maubourguet qu'aussi par le passage et arrivée que firent l'an 1571 et le 22 janvier les sieurs de Montalmat,baron de Bézian,d'Aros et autres,en la ville de Tarbes,laquelle ils ruinèrent et en icelle massacrèrent plusieurs habitants ,comme aussi les susdits y entrèrent, derechef le 15 avril suivant ,et y firent si grand massacre, que le capitaine Bonasse consul de la dite ville et autres jusques au nombre de 1400 ou plus furent tués et massacrés ,le dit diocèse et païs pillé et saccagé. Semblablement par la ville et château de Rabastens où tant l'église que couvent des carmes furent démolis et la plupart de la ville, furent aussi brulée, saccagé et s'étant les ennemis emparés du dit château ,nous fument contraint avec le camp du roi et avec le canon,icelui château et la ville assaillie et abattue jusques à ce que la brèche fut faite pour donner l'assaut étant la dite ville et château de Rabastens de telle importance que les ennemis s'étoient impatronisés de Rabastens et de tout le diocèse pour l'intelligence qu'ils avoient avec ceux de Montaner,qui tenoient le château et ville de Lourdes et les châteaux de Bénac et Andrest. Certifions aussi l'an 1573 et le 10 mars fut prise la ville et église abbatiale de Saint Sever de Rustan par le capitaine Lasies et autres ses confrères, et icelle fut pillée,saccagée ruinée et démolie et néanmoins détenue longtemps par les ennemis qui emportèrent les fruits,biens et ornements ,et massacrèrent plusieurs gens ,tant ecclésiastiques qu'autres:et le semblable auroit fait liges,accompagné du baron de Bézian ,les Sarrasies et autres, le 12 mars 1574, en la ville de Tarbes et y ont en icelle massacré les gens d'église, plusieurs autres pris et rançonnés, tant archidiacres, chanoines, prébendés, qu'autres bénéfices, pris et pillé les ornements d'églises, documents, trésors chastes, tout de grande importance: iceux habitants assiégés et détenus en grande misère sur le haut de ladite église, auxquels avaient donné l'escalade et assaillis par feu et aprés les avoir pris, les rançonnèrent à grandes sommes de deniers, lesquelles ils auraient été contraints de payer et depuis tinrent et maitrisèrent lesdits ennemis ladite ville jusques à ce que le camp du roi outre et iceux ennemis sous la conduite du Sr de Gramont l'eut assiégée et remise sous l'obéissance du roi. Outre et iceux ennemis, sous la conduite du capitaine Sempé, s'emparèrent du château et maison épiscopale, église, et clôture dudit lieu de Caixon d'où en hors ils faisaient plusieurs courses et occupaient le trafic et contrée dudit diocèse, pillant tout ledit païs de Béarn pour habituailler le château de Montaner. Au moyen des quelles sorties des villes, châteaux et églises, monastères collèges couvents et maisons ecclésiastiques ruinées,étant auparavant si bien bâties et fabriquées, qu'elles ne sauroient être réédifiées et remises en leur premier état avec deux millions d'or, outre grande dépense qu'il convient faire au dit païs et diocèse pour les garnisons y entretenues et villes de Tarbes, Lourdes et Bagnéres ----

Ces guerres dureront pendant 36 ans, en 1569 Louis de Condé commande l'armée protestante, il meurt à la bataille de Jarnac le 13 mars 1569, aprés lui Gaspard de Coligny  commande  les prostestants il est assassiné le 24 août 1572. Montmorency est le chef du parti catholique.

1580, récit de Jean  d’Antras de l’armée catholique.

Nous étant assemblés à Lengros avec mes amis et quelques arquebusiers, nous voilà la nuit marcher jusqu’à un lieu nommé Saint-Lanne, auquel, et dans un bois fut faite notre embuscade, lieu fort propice sous une grande pluie qui nous accompagne toute la nuit sans cesse. Je vous laisse penser si nous étions bien tristes et même les pauvres arquebusiers, qui n’eurent été en leur puissance de pouvoir le matin tirer un seul coup. Nous demeurions en ladite embuscade jusqu’à 10 heures du matin croyant voir passer les ennemis  en ce lieu pour s’en aller à Castelnau-Rivière-Basse, de quoi nous avions avertissement assuré,  sur quoi  on s’était trompé parce que le jour avant, ils étaient passés tout contre les murailles de ladite ville de Castelnau là où personne ne dit rien ni faire aucun semblant de tirer une seule arquebusade. Mais étant descendu à la plaine de la rivière de l’Adour en nous retirant les voici sortir de leur tanière et paraitre sur le haut de la montagne où nous étions passés, pour venir à nous en bonne troupe de chevaux  et aussi une force d’arquebusiers frais et gaillards , beaucoup plus en nombre que nous étions avec les armes à la main, de sorte que M. de Lengros et moi les voyant venir avec tant de gens de guerre, nous fîmes résolutions de passer la rivière et les attendre sur le bord et cependant faire retirer nos arquebusiers droit à Plaisance qui nous eussent été inutiles pour être fort mouillés avec leurs arquebuses qui n’eussent pu tirer ni servir de rien que d’un désordre  et après avoir pris leur chemin pour se retirer, nous attendîmes sur le lieu, moi sur le bord de la rivière à huit ou dix et le sieur Lengros à 100 ou 120 pas derrière nous, qu’ils ne pouvaient guère voir , avec le reste de la troupe pour nous soutenir si l’en était besoin. Ils arrivèrent donc et ne s’arrêtant jusqu’ à ce qu’ils furent tout contre le bord de la dite rivière de l’autre côté. De-là  où ils étaient , ils nous saluèrent  de forts arquebusades  avec délibération de venir avec une part de leur troupe et passé plus de la moitié  du passage, je fis état de leur faire une charge et les fis repasser  plus vite que le pas. Ce n’était pas sans nous saluer toujours d’arquebusades qui faisaient à certains plus de peur que de mal. Les voici encore une autre fois qu’ils voulurent s’avancer et revenir à nous par le même endroit, je leur fis de même une recharge qui se retirant de la même façon qu’avant sans pouvoir faire autre chose, si ce n’est que sur la charge poursuivant le capitaine Hitton du Béarn , je lui tuais son cheval en se retirant et lui se jeta dans l’eau au milieu de la rivière, il fut secouru par ses arquebusiers qui estaient toujours sur le bord de la rivière et qui nous tiraient  incessamment et de fort près  de sorte que je fus blessé à l’épaule droite d’une arquebusade et qui encore enfonça le bord de ma cuirasse, elle n’arrêta pas celle de faire coup, de quoi je ne fis aucun semblant jusqu’à notre retraite que mon frère en avisait. Cette blessure ne me mit pas hors de combat. La troupe de d’Antras s’est retirée à Marciac pendant un mois pour panser les blessures . Le baron de Lengros fut blessé à la tête et le capitaine Gensac fut blessé  au visage.

 

 

 

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