Le pays de Riviére Basse depuis le moyen âge

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Yves BODARD

Castelnau en Rivière Basse, sa gloire passée et son déclin

Castelnau Rivière Basse, est l'ancienne capitale du pays de Rivière Basse,  place forte, dont il reste encore les vestiges du château fort, la tour en est un bon exemple. Des privilèges sont accordés à la ville entre autre pas de péage pour aller en Bigorre et celui de justice civile et criminelle, Bernard comte d'Armagnac, le confirme par lettres patentes du 6 novembre 1309, les priviléges sont confirmés par le roi, lettres écrites à Lyon en juin 1497. Henri IV d'illustre mémoire confirmera ces privilèges le 5 octobre 1598. La communauté possédait encore ces titres en 1780 dans ses archives, la commune avait présenté ces documents lors d'un différend avec le second du procureur, mais malheureusement ils ont disparu.Jean Baptiste larcher avait fait un inventaire des titres du château de lectoure. Voici ce que j'ai relevé; 1)protestation en parchemin contre le sénéchal de Bigorre touchant la juridiction de Rivière Basse en 1375. 2) Coutumes de Castelnau Rivière Basse en 1309. 3) Lettres du roi Philippe au juge mage d'Agenois touchant la justice de Rivière Basse en parchemin. 4) lettres en parchemin du sénéchal des Landes touchant la prise de Castelnau Rivière Basse, contre la teneur de la trêve de 10 ans entre le comte d'Armagnac et les habitants de la sénéchaussée des Landes. 5)  substitution faite par dame Guillemette pour recouvrer la terre de Rivière Basse du roi d'Angleterre en 1324. 6) instrument par lequel dame Guillemette fille de Gaston vicomte de Béarn confesse tenir du roi d'Angleterre la terre de Rivière Basse en 1290. 7) livre contenant des reconnaissances de Castelnau R-B en 1493. 8) sentence de condamnation du sénéchal d'Armagnac donnée dans le château de Castelnau Rivière Basse contre les seigneurs de Baulat, Cannet et autres, à cause d' homicides, sacrilèges et voleries commis en 1327.

Ci-dessous , carte postale du château de Mauvezin (65).Possession des comtes de Bigorre. Devint possession du roi d'Angleterre par le traité de Brétigny en 1360.

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Au moyen âge, d'un château-fort, Castelnau deviendra  une cité fortifiée. La ville fut entourée de remparts du côté du levant, du midi et du couchant, la partie septentrionale était protégée par un fossé remplit d’eau, il n’y avait qu’une seule tour, comparable à celle du château de Montaner (64). Deux portes permettaient l’accès à la ville, une au Nord et l’autre à L’ouest appelée "Porte de Labenette". L’épaisseur des remparts, du côté Est, et là je peux l’affirmer, la base avait une épaisseur de plus de 2, 50 mètres.

La commune était relativement populeuse, environ 1200 habitants en 1800. Sa situation géographique en est intéressante, centrée dans le pays de Rivière Basse, à 10 km de Riscle, 12 de Maubourguet, 7 de Plaisance, proche du Béarn, passage obligé pour aller de Maubourguet à Riscle il faut passer par le haut de Castelnau et prendre la route de Goux et Cannet .

La ville sert de dépôt pour les marchandises qui alimentent les marchés. Le jour du marché sous l'ancien régime est le samedi, et en 1884 se sera le lundi.

Le vin s’exporte, il apporte d'assez bons revenus. Un vin de très bonne qualité, qui se vend en Bigorre et à Bayonne pour l'exportation. le vin de mauvaise qualité servait à faire l'eau de vie, qui aussi était exportée.

Les métiers ; il y a un peu de tout, avocats, apothicaires, aubergistes, bouchers, boulangers, chirurgiens, cultivateurs, 'faiseurs de bas', marchands drapier, tailleurs d'habits, Forgerons, maréchal ferrant, sabotiers, cordonniers, charpentiers, maçons, menuisiers, militaires, médecins, fontainiers, puisatiers, notaires, tonneliers, serruriers, vignerons etc. tout ce dont une ville a besoin..

Pour la médecine, la communauté paye les gages aux médecins, et ceux-ci doivent aller dans les villages ou il n’y en a pas pour soigner les gens, ce qui cause beaucoup de frais à la communauté de Castelnau.

Pour l'école, le régent ou maître d'école est nommé par la communauté et le diocèse doit approuver ce choix, s'il ne fait pas l'affaire il peut être révoqué, souvent il sert de secrétaire pour rédiger les actes de la communauté, il est aussi payé par elle, mais sa nourriture et logement sont payés par les parents d'élèves, ainsi en 1759 c'est 25 sols payés par chaque maison.

Le démembrement du pays de Rivière Basse pendant la révolution, la grande route de Tarbes à Aire/Adour, un grand projet de 1759 pour une meilleure circulation, cette route provoquera avec le démembrement du pays le déclin de la ville fin 18iéme 19iéme, l'arrivée du chemin de fer, ne lui sera pas profitable non plus, plus besoin de monter la côte, les gens iront dans des endroits plus accessibles, les nouveaux moyens de transport et l'éloignement pour le travail accélèreront ce déclin, plus de marché ni de foire. (en 1970, il y avait 5 magasins, 1 bureau de tabac, 2 boulangeries, 2 boucheries, 2 bistrots, 1 coiffeur, 2 stations-service, 1 garage, des menuisiers, des maçons, la perception, la poste, et le collège qui fermera définitivement en 1984 suite à une décision de l'académie .

Pour le culte, 3 églises, Castelnau, Mazéres et Montus. L'église de Montus n'existe plus. L'église Saint-Cyr de Castelnau est du style gothique ou style ogival .

Les fêtes; fêtes de Castelnau, fêtes de Mazéres, fêtes de Montus, de la cave coopérative et fêtes de la gare au 20iéme siècle.

Pour la justice sous l'ancien régime, Castelnau a une petite prison, construite aprés 1752, et le juge vient une fois par semaine, le samedi.

Au 18iéme siècle le patrimoine forestier est entretenu, plantation d’ormeaux, de chênes et de Châtaigniers. Colbert rédigea un code forestier. Il y avait obligation de planter des arbres dans tout le pays, surtout des chênes. Les meilleurs de ces arbres servaient à la construction des navires.

Les divertissements au 18iéme, dans les auberges les gens jouent aux cartes, au jeu du piquet et de la sizette, l'été ils jouent au ' billard de quilles ' Ce jeu de quilles consiste à faire tomber les quilles à l’aide d’un maillet et le but du jeu est d’en laisser une debout. Ce jeu est encore pratiqué de nos jours dans certains villages de la région, surtout dans le Gers.

Le site internet

Ce site ne raconte pas l'histoire de la population de Castelnau ou du païs de Rivière Basse, ce n’est qu’un recueil de documents, mais des heures de recherche. Ainsi j'ai créé ce site parce que Castelnau est la ville de mon enfance et d'une partie de mes ancêtres et autres branches cousines dont les noms apparaissent souvent dans les actes .

Castelnau, ville très ancienne, si le prieuré de Madiran fut fondé en 1090, le fort de Castelnau existait certainement déjà.

 Mémoire du 17iéme siècle, non signé.

Mémoire concernant les avantages de la réunion du pays de rivière Basse avec le comté de Bigorre dont il faisait partie et qui en fut démembré en l'an 1256

La Rivière Basse à la même origine que la Bigorre, Mr de Merere dont le nom seul fait l'éloge dans son histoire du Béarn dit que la Bigorre est un comté qui comprenait dans son étendue tout le territoire de l'ancienne cité de Tarbes, dont les habitants sont nommés Bigéris ou bigirrronés. Pour savoir son ancienne étendue, il ne faut que mesurer celle de l'évêché de la ville qui comprend outre le pays que l'on nomme aujourd'hui Bigorre, le Nébouzan et la Rivière-Basse qui en fut distincte par sentence arbitrale en faveur de Gaston de Béarn au préjudice du dernier comte de Bigorre, Esquivat, et ensuite Matha 3iéme fille de Pétronille comtesse de Bigorre qui le porte dans la maison D'armagnac. Le comte Inego- Arista fondateur du royaume de Navarre possédait ce pays à titre de comte vers l'an 828. Pétronille comtesse de Bigorre fille de Stéphanie et du comte Bernard IV du Comminges; elle fut mariée à Gaston comte de Béarn du consentement de son oncle Alphonse roi d'Aragon. Gaston décède sans enfant, Pétronille épouse en 2ieme noces Nunio Sanchez comte de Cerdagne, déboutée de son second mari , elle se remaria le dimanche après la Toussaint en 1216 et en 3ieme noces avec le comte Gui de Monfort fils de Simon IV comte de Leicester, dont elle eut deux filles Alix et Pétronille. Alix se marie en première noce avec Jourdain II de Chabannais et il naquit de ce mariage Esquivat IV de Chabannais, Jourdain III et Laure. Gui de Montfort décède en l'an 1220, Pétronille épouse en 4iéme noces Aymeric de Rancon vers 1222 il décèdera vers 1226. Après le décès de Rancon, elle épouse en 1227 légitimement Boson de Chabannais de Mathas son 5iéme mari, dont il est issue une fille nommée Mathe de Matha qui épouse Gaston VII de Béarn. Pétronille survécut à son dernier mari, elle fit son testament en octobre 1251, et institue son héritier universel Esquivat son petit-fils, (fils d'Alix), et en cas de décès de celui-ci, lui substitue Jourdain, Mathe sa fille et toute sa postérité. Après le décès de Pétronille Esquivat voulait se mettre en possession du comté de Bigorre, mais il y trouve les plus grands obstacles de la part de Mathe sa tante mariée à Gaston VII de Béarn, qui prétendant que le mariage de Gui de Monfort avec Pétronille n'était pas valide parce qu'il avait été contracté pendant la vie de Don Nunio son second mari. Alix mère d' Esquivat était conséquemment illégitime, et avait imprimé sur son fils le même caractère d'illégitimité, ce qui donna lieu à une guerre effroyable entre Esquivat et le comte de Béarn, guerre enfin qui fut terminée par des sentences arbitrales de l'an 1256, qui rendit Roger IV comte de Foix arbitre choisi par tous les partis, pour cette médiation les deux parties durent d'abord lui remettre des gages de garantie pour le respect du jugement qu'il prononcerait, ces gages consistaient en la remise des châteaux de Castelnau Rivière Basse et Vic en Bigorre ,(la ville de Castelnau fut prise par les Marsan vers 1250) villes, que Gaston VII de Béarn avait prises pendant les combats, il adjuge la vicomté de Marsan à Gaston de Béarn, et à Mathe sa femme la partie basse du comté de Bigorre à prendre depuis Maubourguet vers l'Armagnac, appelée Rivière Basse, qui fait pour lors ainsi qu'elle est aujourd'hui démembrée du corps de Bigorre. La sentence fut prononcée le samedi après l'exaltation de Sainte Croix qui est du 14 septembre 1256.

Afin de régler le conflit entre Gaston VII et Esquivat, Roger comte de Foix, fiance son fils Roger Bernard III à Marguerite de Moncade fille de Gaston VII, et fiance sa fille Agnès à Esquivat le 4 octobre 1256 celui-ci décédera à Olide en Navarre en 1283 ou il était allé avec quelques compagnies de gens d'armes pour le service du roi Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre sa femme (Jeanne de Navarre est la fille unique de Henri de Navarre dit le gros, elle épouse Philippe le Bel en 1274).

Ci-dessous une copie de la quittance dans laquelle Esquivat reconnait avoir reçu 25000 sols Morlaas du comte de Foix, (ce document est aux archives à Tarbes)

 

qittance d'Esquivat

Enquête faite en 1300 pour connaître les terres, et fonds qui appartenaient au comté de Bigorre dans la Rivière Basse .C'est Castelnau, Ladeveze, Maubourguet, Sauveterre, Auriébat, Mazéres, la moitié du bourg de Tasque et Villefranque, La quatrième partie de Goueyte (Goueyte est une annexe de Belloc).Le revenu était de 300 livres morlenes .

Il y avait 19 gentilshommes en Rivière Basse, Estirac, Sombrun et une vicomté qui est nommée dans l'enquête vicomté de rivière, seigneur de Labatut, une abbaye à Tasque et un prieuré à Madiran.

Fatale époque que cette sentence de 1256, où la Rivière Basse fut vendue, aliénée sans son consentement d'une province à l'autre. En lutte à tous les caprices du sort, à la mobile volonté de ceux qui s'étaient faits ou déclarés ses maîtres, le peuple perdit toute son énergie et les idées de sa fière origine s'étaient évanouies .Il subit le joug et ne connut d'autre droit, d’autre devoir que celui d'une obéissance aveugle et passive. Cependant le peuple du comté de Bigorre conserve toujours des privilèges précieux, tandis que celui de la Rivière Basse ne partage avec lui que l'avantage d'être du même diocèse dont il n'a jamais été démembré.

Si l'on considère la Rivière Basse, on voit que la nature l'a formée pour n'avoir qu'un intérêt avec la Bigorre, c’est la même rivière qui arrose leur plaine, la paroisse la plus éloignée de Tarbes n'y est que de sept lieues .Il est possible d'y aller et de revenir chez soi le même jour. Le commerce des denrées de première nécessité semble même unir les deux pays. La rivière Basse fournit ses vins et très souvent ses grains à la Bigorre, où elle vient chercher ses laines, ses chevaux, ses bestiaux tant pour sa nourriture que pour la culture, ses bois, les ustensiles de vendange, et différents objets de menuiserie, l'ardoise et le marbre, uni à la Bigorre pour le commerce, elle serait encore intéressée à porter à Tarbes l'argent qu'elle va dépenser au sénéchal de Lectoure, et tout celui qu' une réunion lui ferai répandre à Tarbes, au lieu de la porter dans les lieux où elle est nécessité d'aller pour toutes les affaires d'administration qui se concentreraient dans la Bigorre, la Rivière-Basse, gagnerait aussi puisqu'elle porterait son argent au pays qui le lui rapporte en venant prendre des denrées pour le commerce réciproque des deux pays, d'où les routes sont dirigées pour cet objet, se vérifieraient, se réuniraient et la confiance deviendrait plus intime et plus entière.

Les circonstances des états généraux qui veut s'occuper d'un nouvel ordre des choses fait regarder comme superflu de parler des impositions, cependant la Rivière Basse en cherchant à se réunir à la Bigorre n'est pas entendu lui donner une surcharge des services, lorsque les circonstances permettront qu'on règle les communs intérêts des deux pays, la justice qui dirigera l'état de Bigorre et celui qui guidera les peuples de la Rivière Basse fera subir facilement cette part, juste que chacun devra supporter dans les impositions .Il paraît également inutile de s'occuper du régime qu'auront les états de Bigorre lorsque la Rivière Basse lui sera réunie. C'est une des choses que les états généraux régleront vraisemblablement dans tout le royaume, qui va dit-on être partagé en états provinciaux. Les habitants de Rivière Basse pensent qu'ils ne peuvent mieux faire que de s'en remettre à ce que les états réclameront pour leur plus grand avantage.

Si messieurs des états de Bigorre, bien éclairés sur les avantages que les réunions des deux pays présentent autant l'un pour l'autre et veulent bien accueillir ce mémoire, on espère qu'ils voudront bien délibérer sur cet objet.

Le pays de Rivière Haute vient d'en présenter un aux états, il offre en faveur de la Rivière Basse de nouvelles preuves de ses droits à sa réunion qu'elle réclame, et les revendique au moment où il lui est permis de les faire valoir, espérant qu'en recevant l'assurance de ses sentiments, la Bigorre l'accueillera comme une mère qui reçoit ses enfants après le naufrage et qu'elle s'occupera de resserrer des liens que doivent avoir les deux pays.

Le projet d'un Roy bienfaisant qui ne s'occupe que du soulagement des peuples et des moyens de ramener à la félicité publique, est de former de grands arrondissements pour ménager les frais considérables d'une administration trop multipliée, d'après ce plan, la Bigorre se trouvera nécessairement dans le cas de recevoir des incorporations. Il est donc de son avantage de réclamer tous ces entiers démembrements.

Fin du mémoire

Gaston VII de Béarn x Mathe de Matha

Mathe par son testament du 12 juillet 1270 transmet à Constance sa fille aînée la vicomté de Marsan et les terres et châteaux de Rivière Basse, partie qu'elle avait reçu en 1256, elle donne à Mathe sa seconde fille 10000 sous Morlaàs somme payable par constance, à Marguerite elle donne les terres et évêché du Comminges, à Guilhelme (Guillemette) elle donne les restes et droits qu'elle possède à Saragosse. En cas de décès des quatre filles, elle institue Esquivat IV de Chabannais son cousin comte de Bigorre, pour hériter des domaines de Marsan et Rivière Basse.

du mariage de Mathe de Matha +1270 et de Gaston VII +1290, il y avait 4 enfants.

Constance fille aînée mariée en premières noces en 1260 à Alphonse d'Aragon mort peu de temps après, elle épouse en 1269 en secondes noces Henri d'Allemagne, assassiné par les Montfort en 1271 fils de Richard, comte de Cornouailles . Les articles de mariage furent arrêtés à Londres le 10 février 1267. Constance se marie en 3iéme noces 1279 x avec Aimon II comte de Genevois .2ieme Mathe x Géraud VI d'Armagnac dont vient Bernard VI marié en 2iéme noces avec Cécile de Rodez dont Jean 1er comte d'Armagnac o 1305 + 1373 X en 1327 avec Béatrice de Clermont dont 1 fils Jean II comte d'Armagnac o vers 1330, Vers 1384. 3iéme Marguerite X Roger Bernard III de Foix .4iéme Fille Guillemette, mariée en 1268 à un fils d'Emmanuel de Castille frère d'Alphonse roi de Castille.

Du mariage de Marguerite de Béarn avec Roger-Bernard de Foix est né Gaston 1 marié en 1301 à Jeanne d'Artois.

Du mariage de Gaston 1 et de Jeanne d'Artois est né Gaston II marié à Aliènor de Comminges, de ce mariage est né Gaston III, dit Phebus.

En 1541, Mr de Pardailhan, seigneur de Panjas est gouverneur du pays de Rivière Basse

 

 

 

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